Gueïda Fofana avec Lyon, Issa Cissokho et Fabrice Pancrate avec Nantes, ces trois joueurs professionnels ont un point commun: un tir au but repoussé par le même gardien, Olivier Robin, le héros de la Coupe de France 2013, et de ce fameux parcours jusqu'en 8e.
Depuis, pas un exploit, des résultats médiocres en National (deux repêchages en 2015 et 2016) ponctués par une relégation au printemps dernier en N2 où il végète en milieu de tableau. Mais la Coupe de France, personne n'a oublié. Surtout pas Robin.
"On m'avait toujours un peu critiqué de ne jamais arrêter de penalty. Tant mieux pour moi, ça nous a réussi", se rappelle Olivier Robin, footballeur amateur et éducateur à l'Ardoise Verte, centre aéré géré par la Ville d'Epinal.
Epinal-Lyon, le premier exploit face au tenant du titre, c'était aussi l'histoire d'un scénario incroyable: 3-3 à l'issue de la prolongation. "On menait 2-0 au bout de dix minutes, c'était inimaginable. Tout le monde était perturbé, c'était la folie, l'ambiance était formidable à la Colombière", décrit le Vosgien, qui surprendra aussi quelques jours plus tard des Nantais alors deuxièmes de L2 (1-1, 4-3 tab).
A la Colombière, tout le monde lui parle des derniers penalties obtenus par l'OM: quatre sur les sept derniers matches. On lui rappelle surtout ceux ratés en L1 par Florian Thauvin à Rennes et par Valère Germain contre Strasbourg. Et aussi forcément, le 8e de finale de Coupe de la Ligue perdu aux tirs au but (4-3) mi-décembre contre les Rennais.
Autant d'enseignements pour le portier qui rappelle toutefois avec sagesse: "Avant d'accéder aux tirs au but, il faudra une grande équipe vu comment tourne Marseille actuellement."
'C'est le symbole du club'
Loin de Marseille, Olivier Robin a longtemps caressé l'espoir d'une carrière pro mais n'a jamais fait mieux que "quelques bancs" en L1 avec Metz. Formé à Epinal, le gardien est passé par le centre de formation lorrain avant de revenir au SAS Spinalien en 2004. "Je ne regrette rien car j'ai pu jouer en National avec Epinal et nous avons failli monter en L2 (5e en 2012). Aujourd'hui, j'apprécie ma vie", confie-t-il.
"Il n'a pas eu la carrière qu'il aurait dû avoir, contredit Xavier Collin, l'entraîneur vosgien. C'est le symbole du club, et on espère qu'il va pouvoir continuer longtemps ici. Ce match est une récompense pour lui."
Cinq ans après le double exploit en Coupe de France, le gardien ne pensait plus revivre un tel engouement à la Colombière. Lui qui repousse chaque année sa retraite sportive.
A quelques heures d'un duel déséquilibré, la frénésie grandissante n'a pas encore envahi Olivier Robin, occupé par son quotidien d'éducateur entre les bacs du futur potager qu'il prépare et les séances de foot avec les jeunes d'Epinal. Un métier qu'il vit presque comme un exutoire ces derniers temps.
"Ça fait du bien de penser à autre chose que le foot même si on est forcément excités et pressés que l'événement arrive", avoue le portier d'une équipe qui a déjà bousculé la hiérarchie au tour précédent en allant gagner (2-1) à Sannois-Saint-Gratien, 6e du National.