Les deux joueurs de football "ont exprimé le souhait de me rencontrer. Il était important pour eux deux d'évacuer les malentendus créés" par leur photo avec M. Erdogan, a indiqué le président allemand Frank-Walter Steinmeier dans un post publié sur sa page Facebook après la rencontre.
Lors d'une rencontre dimanche à Londres avec le chef de l'Etat turc, les deux joueurs lui ont remis des maillots dédicacés de leurs équipes respectives, Arsenal pour Özil et Manchester City pour Gündogan. Les photos de la rencontre ont été utilisées sur les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives turques, convoquées pour le 24 juin par M. Erdogan.
Les clichés ont suscité une vaste controverse, contraignant les deux joueurs à se justifier.
Mardi, le sélectionneur allemand Joachim Löw, qui les a retenus dans sa pré-liste pour le Mondial 2018 en Russie, a assuré qu'ils "regrettent fortement" ces clichés.
"J'ai grandi ici et je suis fidèle à mon pays", a insisté Özil après la rencontre avec le président allemand, selon des propos postés sur la page Facebook de ce dernier.
"Ma famille vient de (la ville turque de) Dursunbey. Je suis né à Gelsenkirchen. De la même façon que la patrie de mes parents est comme une partie de la mienne, l'Allemagne est aujourd'hui clairement mon pays et mon équipe", a renchéri Gündogan.
"La patrie, c'est aussi au pluriel", a déclaré de son côté M. Steinmeier. Des milliers de personnes l'ont prouvé en Allemagne "et ça nous a enrichi", a-t-il ajouté.
L'incident avait immédiatement été commenté négativement par certains responsables politiques: "Pourquoi Gündogan joue-t-il pour l'équipe nationale allemande, s'il reconnaît Erdogan pour son président ?", a notamment tweeté la députée du parti d'extrême-droite allemand AfD Beatrix von Storch.
Le président Erdogan a convoqué pour le 24 juin des élections législatives et présidentielle anticipées. Ces scrutins sont cruciaux, car ils marqueront l'entrée en vigueur de la plupart des mesures renforçant les pouvoirs du chef de l'Etat adoptées dans le cadre d'une révision constitutionnelle l'an dernier.