Qui ne se souvient pas de cette image de Robert Pirès, totalement abattu, quittant la pelouse du Satde de France au bout de 20 minutes de jeu suite au carton rouge reçu par Jens Lehmann ? Dans cette finale de la Ligue des champions 2006, forte en émotions, c'est bien le Barça qui a fini par triompher d'Arsenal qui pensait enfin décrocher la première C1 de son histoire. Le remplacement de l'international français n'est que l'un de ces épisodes qui a marqué la suite de la carrière d'Arsène Wenger, qui ne fera jamais mieux que ce soir du 17 mai 2006 sur la scène européenne.
Ce vendredi, le club londonien a communiqué sur une annonce que l'on n'attendait plus : à 68 ans, l'entraîneur alsacien va bien se retirer des Gunners après un mandat de 22 ans, après 17 trophées remportés et une saison invincible en Premier League, en 2003-2004. Il ne lui restera finalement que ce goût d'inachevé sur la scène continentale, un rêve brisé en cinq minutes par Samuel Eto'o et Juliano Belletti.
Le parcours : Juventus, Real Madrid ... un sacré tableau de chasse
Après une phase de groupes sans accident (Ajax, Thoune et le Sparta Prague), les 'Gunners' dès les huitièmes de finales affrontent un gros morceau, à savoir les 'Galactiques' madrilènes, portés alors par Zidane, Beckham, Ronaldo ou encore Raul. Finalement les deux confrontations donneront un spectacle peu relevé, avec un seul but à la clé, mais un sacré but. Le rush en solitaire de Thierry Henry au Bernabeu permettra aux 'Gunners' de poursuivre leur aventure.
Face à la Juventus, en quart de finale, la formation de Wenger se montre tout aussi solide avec un succès 2-0 à domicile (buts de Fabregas et Henry) avant de préserver le nul, 0-0, au retour. La demi-finale donne lieu à un choc inédit, face au Villarreal de Pellegrini. Arsenal s'en sort à l'aller en gagnant une nouvelle fois sans encaisser de but. Cependant, le retour dans un Madrigal en feu aura donné de nombreuses frayeurs à Arsenal avec notamment un penalty raté de Roman Riquelme. Au final, Arsenal a vécu sa phase à élimination directe sans prendre un seul but, performance unique avant une finale.
La finale : Sol Campbell avait donné un petit espoir...
Vous l'avez bien compris en introduction, la finale de la C1 2006 face aux 'Blaugrana' a tourné vite au désastre avec le carton rouge reçu par Jens Lehmann, obligeant Wenger à sortir Pires pour son gardien remplaçant, l'Espagnol Manuel Almunia. Cependant la victoire promise à l'équipe de Frank Rijkaard ne va pas être aussi simple, la faute à un Sol Campbell buteur en fin de première période.
Arsenal va tenir de manière presque héroique jusqu'au dernier quart d'heure. Plus frais et plus lucides, les Barcelonais vont finir par prendre l'avantage coup sur coup pour ne plus jamais lâcher leur avance. Bien plus qu'une défaite, cet échec en finale de la Ligue des Champions aura été l'apogée d'Arsenal au XXIe siècle sur la scène européenne.
"Je me souviens de chaque moment", avait déclaré Wenger à 'beIN Sports'. "Je suis encore un peu irrité et frustré parce que nous ne sommes arrivés au match que 45 minutes avant le coup d'envoi à cause du trafic. Ils ne nous ont pas laissés aller sur l'autoroute." Le carton rouge adressé à Lehmann reste encore en travers de la gorge de l'entraîneur de 68 ans. "L'arbitre avait absolument tort dans sa décision. Je pense qu'il a été injuste."