Ancien membre du Conseil de la FIFA, Del Nero, 77 ans, avocat de profession, fait partie des nombreuses personnalités du monde du football sud-américain visées par les enquêteurs américains dans le cadre du vaste scandale de corruption autour de la FIFA.
Del Nero avait pris officiellement les commandes de la puissante fédération brésilienne en avril 2015. Soit juste avant l'arrestation de sept responsables de la FIFA à Zurich, y compris le président de la fédération brésilienne d'alors, José Maria Marin, qui avait marqué le début du scandale.
La suspension provisoire de M. Del Nero de toutes fonctions officielles liées au football, prononcée le 15 décembre dernier, a été prolongée de 45 jours à la demande de la chambre d'instruction de la Commission d'éthique de la FIFA, chambre présidée par la magistrate colombienne Maria Claudia Rojas.
Dans le même temps, cette chambre d'instruction a transmis son rapport à la chambre de jugement, présidée par le Grec Vassilios Skouris, qui a formellement ouvert une procédure à l'encontre de M. Del Nero.
Après les arrestations de 2015, la justice américaine a mis en cause un total de 42 personnes accusées d'avoir participé à un schéma de corruption généralisée touchant essentiellement le football sud-américain, dont del Nero. Mais il est resté au Brésil et n'a jamais été arrêté.
Selon des témoins appelés à la barre lors du procès en décembre dernier à New York, Marin et Del Nero se partageaient les responsabilités à la tête de la fédération brésilienne et se sont partagé plus de six millions de dollars de pots-de-vin, versés par des sociétés de marketing sportif en échange de l'octroi de juteux contrats de droits télé pour les grands matches du continent.
Seules trois de ces 42 personnes étaient au banc des accusés à New York : Marin, Juan Angel Napout, ex-président de la Fédération paraguayenne et de la Confédération sud-américaine Conmebol, et Manuel Burga,
Deux, Marin et Napout, ont été jugés coupables et placés en détention.
Les autres ont soit plaidé coupable et attendent leur sentence, soit ils ont été jugés dans leur pays.
D'autres encore ont réussi à éviter leur extradition aux Etats-Unis, comme l'ancien vice-président de la Fifa Jack Warner, de Trinité-et-Tobago ou Del Nero.