Entre surplace et répétition des mêmes erreurs
"On en a marre de s'arrêter à chaque fois au stade des quarts de finale": la frustration de la latérale Jessica Houara d'Hommeaux est à coup sûr partagée, aussi bien par les dirigeants de la Fédération, qui avaient visé une place "dans le dernier carré", que par les 3,7 millions de spectateurs en moyenne devant leur télévision dimanche, condamnés à voir le même scénario se répéter depuis 2013.
Considérée comme l'un des favoris avant chaque compétition, la France, 3e nation mondiale à la faveur de sa série d'invincibilité avant le tournoi, a une nouvelle fois échoué à tenir son rang en sortant pour la quatrième fois d'affilée en quarts de finale d'un tournoi majeur (Euro-2013, Mondial-2015, JO-2016, Euro-2017).
Mais ce qui inquiète davantage dans le parcours aux Pays-Bas, c'est l'incapacité des 'Bleues' à corriger les erreurs qui lui ont été si préjudiciables, à l'image de leur inefficacité chronique devant les buts ou une forme de naïveté défensive dans les moments clés.
"Malheureusement, cela s'est joué sur un détail. Le haut niveau, c'est ça, on apprend", a déclaré Olivier Echouafni après la défaite contre l'Angleterre, qui aura su au contraire ouvrir le score sur son premier tir cadré du match.
Avec ou sans Echouafni ?
Contrairement aux éditions précédentes, les 'Bleues' ne pourront même plus se targuer d'avoir produit une qualité de jeu enthousiasmante pour occulter leur incapacité à être plus "tueuses" dans le dernier geste.
Si Olivier Echouafni a déploré "la qualité de jeu de (ses) adversaires" l'Islande, l'Autriche, la Suisse et l'Angleterre, adepte d'un jeu minimaliste basé sur le contre et un bloc bas, il ne peut nier que son équipe a été incapable de marquer le moindre but dans le jeu durant la compétition.
Le forfait d'Amel Majri, puis la blessure en début de tournoi de sa remplaçante, Clarisse Le Bihan, ont certes réduit le champ des possibles dans l'animation offensive du sélectionneur, mais son turnover incessant, à l'image des cinq changements dans le onze de départ effectués à deux reprises au premier tour, n'a pas aidé non plus à trouver de la fluidité devant.
"Bien évidemment, je pense que sur l'ensemble de la compétition, on n'a pas montré le meilleur visage de cette équipe de France, même si je pense qu'il faut retirer du positif", a souligné Houara d'Hommeaux, en référence au "mental" démontré notamment contre la Suisse (1-1) pour arracher la qualification in extremis en quarts.
Maigre bilan à mettre au crédit d'Echouafni, nommé à la surprise générale en septembre dernier et qui a donné le sentiment de vouloir poursuivre sa mission jusqu'au Mondial-2019, alors que son contrat se termine en 2018.
"Depuis dix mois, il faut savoir que c'est notre première défaite. L'idée c'est que cela reparte encore de plus belle", a souligné le sélectionneur français lors de la conférence de presse d'après match, après avoir eu une assez longue discussion avec Noël Le Graët, président de la Fédération, sur la pelouse de Deventer.
Fin de la génération Abily, la nouvelle vague tournée vers 2019
Si l'aventure d'Echouafni devait se poursuivre, cela sera à coup sûr sans la N.10 Camille Abily (32 ans), qui a mis un terme à sa carrière internationale après 183 sélections et plus de quinze ans de carrière en Bleu, en attendant les décisions d'autres historiques comme Elise Bussaglia (31 ans) ou Laura Georges (32 ans).
"Il y aura toujours une déception de ne pas avoir su atteindre une finale, ramener un titre avec l'équipe de France. Notre génération avait de la qualité. On nous disait qu'on était une génération dorée, mais on n'a pas su gagner", a déploré Abily.
La jeune génération incarnée par Grace Geyoro (20 ans), Griedge Mbock (22 ans), Kadidiatou Diani (22 ans) ou Sakina Karchaoui (21 ans), et titrée dans les catégories inférieures, devra mettre à profit cette expérience pour espérer enfin faire mieux que leurs aînées.