En l'absence du 'Tigre' Falcao, blessé encore trois semaines minimum, et de Keita Baldé, suspendu, Leonardo Jardim va en effet installer Stevan Jovetic à la pointe de son attaque en terres angevines.
"Mais on ne va pas balancer de longs ballons sur lui", tempère l'entraîneur. Monaco tentera de jouer groupé. Avec Lemar, Moutinho, Lopes et certainement Tielemans, tous proches de Jovetic.
Car le capitaine de la sélection monténégrine ne possède pas les caractéristiques de chasseur de buts de Colombien, qu'il va tenter de faire oublier. "Falcao est crucial, fondamental pour nous", explique-t-il. "Il faudra faire sans lui."
Si Jardim apprécie fortement "les grosses qualités techniques" de l'ex-perle de la Fiorentina, il souhaiterait toutefois le voir être plus décisif, proche du but. Selon lui, Jovetic doit "gagner en impact dans la zone axiale" : "On travaille ce point avec lui depuis le début de la saison. C'est un objectif important. Il le sait et a les moyens de le faire."
Statistiques faméliques
"C'est vrai qu'on travaille sur le fait de rentrer plus dans la surface", reconnaît le joueur. "J'aime aller au ballon et j'ai tendance à décrocher".
A Angers, il sera bien obligé de rester devant s'il veut marquer des points afin de jouer plus dans une deuxième partie de saison où Monaco n'a plus que 14 matches de L1 et la finale de Coupe de la Ligue à disputer. La concurrence sera féroce. Si l'on se fie au maigre total (14 participations dont 6 titularisations, pour quatre buts et une passe décisive) du joueur sur les 35 rencontres cette saison, l'affaire s'annonce compliquée. A moins qu'il ne réagisse...
Jovetic en a les moyens. C'est en effet, à 28 ans, toujours un espoir. Formé au Partizan Belgrade, dont il est devenu capitaine à 18 ans, il s'est engagé à la Fiorentina à 19 ans. "Après cinq bonnes années, j'ai rejoint Manchester City où j'ai remporté le titre et la coupe", se souvient-il. Ensuite, c'est l'Inter Milan à l'été 2015. Et une bonne relance à Séville la saison dernière.
"Très bonne L1"
Monaco décide alors de miser sur lui : un transfert à 11 millions d'euros, un contrat de quatre ans. Mais aussi une entourloupe avec l'OM, à qui il avait donné son accord avant de préférer Monaco.
Arrivé tardivement sur le Rocher, il avait bien débuté avant de se blesser en sélection. "Mais dans la période récente, c'est mieux", analyse Jardim. "Il a enchaîné beaucoup d'entraînements. Contre Montpellier (en Coupe de la Ligue, ndlr), on l'a vu bien. Contre Lyon, il a fait une grosse rentrée. Il a beaucoup travaillé pour l'équipe."
"Je suis heureux dans cette équipe", lance le N.10 monégasque. "Je me sens très bien ici. On a un bon groupe et j'essaie de faire mon job: marquer ou donner des passes décisives".
Pourtant, en manque de certitudes, il précise : "Je ne me fixe pas d'objectif statistique. J'essaie de marquer et de faire de mon mieux à chaque match. Mais c'est vrai que je suis content de ma passe décisive contre Lyon."
Peut-être un déclic pour cet attaquant à la personnalité discrète mais qui commence à bien connaître la France. "J'ai joué en Italie, en Espagne et en Angleterre", conclut-il. "Le championnat de France est très bon. Il y a de la vitesse. C'est fort physiquement. Et c'est bon sur le plan technique."