Prudent, Leipzig a inséré dans le contrat du Français une clause de départ à hauteur de... 100 millions d'euros, selon des révélations de la plateforme 'Football Leaks'.
"Mais clause ou pas clause, si un très gros club veut attirer un joueur avec un salaire de 10 ou 12 millions, il n'y a rien à faire. On ne veut et on ne peut pas payer de telles sommes", résume, résigné Rangnick, dénicheur et formateur hors-pair, longtemps au service du "réseau" Red Bull.
"Dayot, ses conseillers et ses parents ont toujours pris de bonnes décisions jusqu'ici", note cependant l'homme fort du RB, comme pour se rassurer : "J'espère le garder encore quelques années."
Un an après son arrivée en Saxe, le natif d'Evreux s'est en tout cas intégré, notamment grâce au petit groupe francophone du RB, avec Naby Keita, Jean-Kevin Augustin et Ibrahima Konaté, un autre défenseur central français de 18 ans bourré de talent.
'Au début ce n'était pas facile'
"Au début ce n'était pas facile pour moi à Leipzig", avoue pourtant ce garçon discret, voire timide, qui possède également un passeport de Guinée-Bissau : "un nouveau club, un nouvel environnement, à mon âge. Mais j'ai toujours tout donné à l'entraînement et le coach m'a rapidement fait confiance".
"À tous points de vue je suis content", poursuit-il, "je joue beaucoup et je sens que je m'améliore constamment. Avoir des entraînements de très haut niveau, avec une grosse intensité, m'aide beaucoup à progresser rapidement. Mais j'ai encore des choses à apprendre en matière de jeu de position et dans la relance."
Peut-être parce qu'il a quitté Valenciennes à l'âge de 16 ans, l'adolescent au corps d'athlète (1,85 m, 80 kg) a vécu un début de carrière un peu en dehors des radars des médias.
La Fédération française, elle, ne l'a pas perdu de vue : Dayot a joué dans toutes les sélections depuis les U16, et remporté en 2015 l'Euro des U17 avec les Bleuets.
En club, la grande aventure a commencé en 2015, lorsqu'il a quitté la France pour s'expatrier en Autriche, dans le centre de formation Red Bull du RB Salzbourg. C'est là qu'il a fait ses débuts professionnels.
'J'ai bien réfléchi'
"Il était incroyablement prometteur", se souvient son coach de l'époque Peter Zeidler, cité par 'So Foot' : "Il anticipait presque tout. Ce n'est pas le plus grand, le plus rapide, le plus technique, mais huit fois sur dix, c'est lui le premier sur le ballon..."
"À l'époque, j'ai bien réfléchi. L'objectif c'était d'abord d'avoir du temps de jeu, si j'allais dans un gros club tout de suite je savais que je n'allais pas jouer. À Salzbourg, je sentais que j'allais progresser. En plus quand j'ai signé le coach parlait français, Peter Zeidler, un ancien prof de français qui a entraîné à Tours (entre 2011 et 2012)", confiait le joueur en 2016 à l'AFP.
Le jeune garçon n'a jamais douté, même quand il a dû faire ses classes dans le club filiale du RBS, le FC Liefering, en 2e division. "On m'avait prévenu que j'allais faire des matches avec la deuxième équipe d'abord. Ça s'est bien passé, puis je suis monté avec les pros et j'y suis resté."
Upamecano est ensuite passé directement de la "pépinière" autrichienne de Red Bull au grand club allemand, comme une douzaine d'autres professionnels de Leipzig.
C'était en janvier dernier, il n'avait que 18 ans. Quatre mois plus tard, il était devenu un pilier de l'équipe qui allait arracher la deuxième place de la Bundesliga, avec une bande de jeunes joueurs inconnus un an plus tôt.