La préparation physique mise en place pour un état de forme optimal dès la fin du mois de juillet est une conséquence du troisième tour préliminaire de la Ligue des champions auquel participe cette année l'OGC Nice. Premier club français à avoir effectué sa rentrée des classes le 19 juin dernier (avec Lille, ndlr), Nice est fin prêt pour débuter sa saison face à l'Ajax Amsterdam, en espérant accéder à la phase finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Le travail effectué depuis plus d'un mois ne sera cependant pas sans conséquence pour des Aiglons qui poursuivent leur processus d'apprentissage du plus haut niveau.
Préparer le premier match de la saison comme une finale
Pour l'OGC Nice, le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions revêt un enjeu global. En termes sportif, une qualification pour les barrages validerait immédiatement l'incroyable saison vécue l'an passé tandis qu'une accession à la phase finale de la Ligue des champions la magnifierait encore. "On a envie de confirmer ce qu’on a fait la saison passée, on ne veut surtout pas passer à côté de quelque chose" explique Maxime Le Marchand, l'un des cadres de l'équipe de Lucien Favre. Mais derrière cette volonté de débuter la saison en trombe se cache un travail de fond méticuleux qui ne comporte pas de marge d'erreur. Alors que leurs vacances réduites n'étaient pas officiallement terminées, les Niçois avaient déjà consciencieusement repris. "Le Q3 réduit l’intersaison, au lieu d’avoir 6 semaines de préparation il n’y en a que 5 et tout est décalé, explique Alexandre Dellal, préparateur physique du club azuréen. On a demandé aux joueurs de ne rien faire du tout pendant 2 semaines, de remettre en route sur la 3e et de respecter un programme spécifique d’une semaine qui correspond à ce qui aurait dû être la première semaine de préparation en temps normal". Avant de basculer tout de suite dans une préparation intense et risquée.
"On a attaqué vite dans le vif du sujet avec de grosses séances aérobie, témoigne Maxime Le Marchand. D’habitude on avait quelques séances de préparation avant. Du coup, on a retrouvé nos capacités physiques donc on a ensuite pu se concentrer sur la partie tactique avant l’échéance". Avec les mots, les choses paraissent tout de même un peu plus simples que dans la réalité où le travail titanesque peut engendrer certains aléas. "Pendant trois semaines, on s’est concentré sur les aspects athlétiques et de prévention, reprend Alexandre Dellal. Être prêt en 5 semaines, ce n’est pas simple. On a vraiment mis les bouchées doubles au niveau du volume, de l’investissement. On a fait 23 séances avec des séquences allant parfois jusqu'à 2h30 plus deux matches de préparation en 2 semaines. C’était dur, mais on n’a pas eu de casse". Un passage obligé vers la seconde étape du processus.
Un groupe plus solide pour encaisser
Par la suite, rien ne doit se perdre mais tout se transforme. Après le fond, les organismes des joueurs s'adaptent à une nouvelle charge de travail, différente mais tout aussi exigeante. "On est passé sur des séances plus courtes mais vraiment intenses, toujours avec ballon", résume Maxime Le Marchand, embrayé par son préparateur physique : "L’entraînement se normalise. Dans la 4e semaine, on fait le travail physique en périphérie, du travail physique individualisé selon une cartographie bien précise. Sur le terrain, les séances sont uniquement consacrées au technico-tactique. Le physique est intégré dans les exercices avec ballons". Pour être parfaitement programmé pour le jour J et le premier des deux rendez-vous face à l'Ajax (26 juillet, 2 août) qui lancera une saison inhabituelle pour les Aiglons.
Sans savoir si l'équipe participera ou non à une compétition européene à ce stade de la préparation, une partie du travail se situe dans l'anticipation. Mais le conditionnement particulier des joueurs aura forcément un impact physionomique à prévoir. "Dans cette configuration on peut avoir un coup de moins bien plus tôt dans la saison. Mais notre groupe est plus étoffé donc on pourra également compenser" explique ainsi Maxime Le Marchand dans une analyse partagée par Alexandre Dellal : "Toutes les équipes ont de la casse en septembre, quand les surfaces changent, que la pression s'est un peu relâchée après la trêve internationale, donc il faut attentif. Cette saison, sur une base de 20 joueurs, notre groupe est moins restreint et ça permettra de tourner. Ce que font les grands clubs pour être performants en Coupe d’Europe et en championnat, à l’image de ce qu’à fait Monaco la saison dernière". Bien préparés et prêts à imiter ce qu'avait realiser leur voisin l'été dernier, les Niçois jouent maintenant dans la cour des grands.