Le Japon a donc rejoint donc le Brésil et l'Iran déjà qualifiés et le pays hôte, la Russie, pour le grand rendez-vous de l'an prochain. Un ouf de soulagement pour les supporteurs nippons.
Car le mandat de +coach Vahid+ Halhilodzic n'a pas été de tout repos, marqué par des conflits et des turbulences avec la Fédération japonaise de football (JFA). Son profil a fait débat dans l'opinion publique quant à sa capacité à assurer ce rôle.
Jeudi, après la qualification, Halilhodzic a fait part de ses interrogations.
"Le fait est que j'ai de gros problèmes d'ordre privé", a confié l'entraîneur. "Cela n'a rien à voir avec le football", a-t-il ajouté. "Mais à cause de ces problèmes, il y a eu des moments avant de match (contre l'Australie, ndlr) où je me suis dit que j'allais rentrer chez moi", a-t-il expliqué.
Un responsable de la fédération japonaise a confirmé qu'il s'agissait bien "d'affaires familiales" et que Vahid Halilhodzic ferait bien malgré tout le voyage en Arabie Saoudite pour le dernier match, sans enjeu, des qualifications, mardi prochain.
'Coach Vahid' et le Japon, une histoire turbulente, donc, dont la suite reste à écrire.
Dès septembre dernier, l'entame de la campagne de qualification, sportivement ratée avec une défaite surprenante à domicile 2-1 face aux Emirats arabes unis, n'a pas placé Halilhodzic dans les meilleures conditions.
Mais les victoires qui ont suivies face à la Thaïlande, l'Irak et l'Arabie Saoudite lui ont offert un sursis.
Constantes et permanentes en revanche auront été les critiques sur le fond de jeu de l'équipe nipponne ou sur le style de management de Vahid Halilhodzic.
Des joueurs mécontents
Les joueurs japonais, et notamment les cadres, n'ont jamais semblé convaincu par la méthode Halilhodzic, lui qui a mené l'Algérie en huitième de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil.
Et les doutes ont refait surface après un match nul humiliant contre Singapour (0-0) lors du 2e tour des matches éliminatoires de la zone Asie.
Les stars nipponnes Shinji Kagawa (Dortmund) et Keisuke Honda (FC Pachuca-Mexique) n'ont jamais semblé évoluer à leur réel niveau de jeu sous les ordres de Vahid Halilhodzic.
Après la déroute face aux Emirats arabes unis, le sélectionneur du Japon s'est vu attribué un assistant pour l'aider à mieux communiquer avec ses joueurs mécontents, en la personne de Makoto Teguramori, ancien sélectionneur du Japon aux Jeux Olympiques de Rio.
L'entraîneur bosnien n'aura jamais réussi à être à la hauteur de l'engouement médiatique qui a entouré sa nomination en 2015 quand le principal intéressé se surnommait lui-même "Monsieur Répare-Tout".
Certains dirigeants de la JFA auraient affirmé leur préférence pour un management au style moins conflictuel, et aimeraient mettre en place un sélectionneur japonais en vue des Jeux Olympiques de 2020 de Tokyo et de la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Halilhodzic aurait toujours le soutien de Kozo Tashima, le président du football japonais, mais une défaite de ce dernier dans sa tentative de réélection en mars prochain pourrait laisser le sélectionneur dans une position bien inconfortable.
Un de ses prédécesseurs étrangers Philippe Troussier, à la tête de la sélection japonaise de 1998 à 2002, ne faisait pas non plus l'unanimité, mais le sélectionneur français avait tout de même eu le mérite de mener le Japon en huitièmes de finale de son mondial en 2002.
Le Bosnien ne peut pas en dire autant pour l'instant, lui dont ses relations avec les clubs du championnat japonais ne sont pas non plus au beau fixe.
Même s'il est toujours le capitaine du navire, Vahid Halilhodzic pourrait trouver le chemin long et sinueux jusqu'à la Russie.