Lorient : Chronique d'un déclin annoncé

Depuis le clash avec l'entraîneur historique des 'Merlus', qui restaient sur deux belles 8e places, et son remplacement par son adjoint Sylvain Ripoll, Lorient a successivement terminé 16e en 2014-2015, puis 15e en 2015-2016 et donc 18e cette année.

Une saison où Lorient n'aura jamais vraiment trouvé son rythme. Avec 8 défaites sur les 10 premières journées, qui ont coûté son poste à Ripoll, démis de ses fonctions fin octobre, Lorient a figuré 34 journées dans la zone rouge, dont 24 fois au dernier rang.

Les raisons de ce déclin sont à chercher en premier lieu dans une politique sportive peu lisible.

Si le président Loïc Féry a clamé depuis 2013 son ambition de voir Lorient jouer à terme une compétition européenne, la gestion de l'effectif lors des mercatos a bien souvent laissé songeur.

À l'été 2013, c'était déjà la vente dans les dernières heures à Marseille du grand espoir Mario Lemina qui avait provoqué le divorce avec Gourcuff, même s'il avait honoré sa dernière année de contrat.

Depuis, les choses ne se sont pas vraiment arrangées, même si on peut tout de même trouver des recrues intéressantes comme Majeed Waris ou Benjamin Moukandjo en 2015.

Cet été, malgré les deux saisons décevantes traversées par le club et en dépit des ventes lucratives de Didier Ndong pour une vingtaine de millions d'euros à Sunderland et de Raphaël Guerreiro à Dortmund pour 12 millions, Lorient n'avait presque rien réinvesti.

 Carences et incertitudes 

Hormis l'achat du milieu portugais Cafu et du défenseur Lindsay Rose (parti à Bastia depuis) Lorient avait surtout fait venir des joueurs libres : Sylvain Marveaux, Mickaël Ciani, Arnold Mvuemba et Jérémie Aliadière.

Le choix de Bernard Casoni comme nouvel entraîneur pour remplacer Ripoll avait aussi laissé sceptique.

D'une part parce que son CV jusqu'alors n'avait rien de très enthousiasmant, ensuite parce que le principal critère qui ait justifié ce choix semble avoir été qu'il venait seul, une condition fixée arbitrairement par le club.

Pour n'avoir pas voulu sortir le chéquier, Lorient est ainsi passé à côté de Sergio Conceiçao, qui a fait, avec son staff de quatre personnes, les beaux jours de Nantes, 19e en décembre à son arrivée et finalement 7e de Ligue 1.

Le barrage contre Troyes aura été symptomatique des carences affichées par les Merlus toute la saison, que ce soit le but encaissé dans le temps additionnel à l'aller (2-1), ou l'incroyable manque de précision et de réalisme au retour avec aucun tir cadré en 18 tentatives...

Cette relégation plonge Lorient dans une période d'incertitude, que le président Loïc Féry s'est efforcé de minimiser dès dimanche soir.

S'il ne s'est pas exprimé sur l'avenir de Casoni, qui ne fait guère de doute, puisqu'il n'a pas atteint l'objectif qui lui avait été fixé, M. Féry a promis qu'il ferait "en sorte que (Lorient) ait une équipe extrêmement compétitive la saison prochaine pour tout faire pour remonter au plus vite", à l'image de son adversaire en barrage, remonté un an après sa chute en Ligue 2.