Leur dernière rencontre au Roudourou la saison dernière avait été saignante. Les deux coaches s'étaient expliqués sur le bord du terrain, obligeant l'arbitre à intervenir. "Fais pas le con avec moi", avait lancé Kombouaré à Dupraz.
Le Kanak juge pourtant ne plus avoir la fureur de sa jeunesse. "Cette année, je vais avoir 54 ans quand même. Je n'ai plus 20 ans, c'est vrai", plaisante-t-il avant de recroiser le Savoyard samedi lors de la 8e journée de Ligue 1.
"Mais ça bouillonne toujours autant à l'intérieur. Quand ça a envie d'exploser, ça doit exploser parfois", s'empresse-t-il d'ajouter. "Ça reste tabou, dans le vestiaire, avec les joueurs. Ils savent ce que je veux leur dire après les matches quand je ne suis pas content", sourit-il.
Il y a quelques saisons, cela explosait beaucoup plus souvent. Comme lors de son arrivée sur le banc du Paris SG (2009-2011) où l'ancien défenseur rugueux avait eu un accès de fureur après l'un de ses premiers matches. "On avait perdu et, de rage, il a cassé une poubelle dans le vestiaire", avait raconté il y a deux ans Ludovic Giuly dans 'L'Equipe'.
Ou encore lors de son célèbre "ce genre de mec mérite des claques dans la gueule" lancé à propos de Christian Gourcuff après un PSG-Lorient en 2009.
Au delà de son vestiaire et de ses homologues sur le banc, ce sont les arbitres, sommés un jour de "dégonfler leurs melons", qui ont été les cibles principales des sautes d'humeurs de Kombouaré, exclu plusieurs fois du bord du terrain.
Et là, "Casque d'or" s'est véritablement assagi. "L'évolution, c'est avec l'arbitrage. Maintenant je ne me prends plus la tête. Même si des fois on a envie de dire ce qu'on pense, souvent ça n'a servi à rien. Je ne discute plus trop maintenant. J'essaye en tout cas d'éviter", assure-t-il.
Dupraz: 'je suis pas consensuel'
Et Dupraz dans tout ça ? Le Savoyard a presque le même âge (55 ans) et est aussi un sanguin. En témoigne sa sortie en 2014 contre les "mécréants" sommés de "fermer leur gueule", lorsqu'il coachait Evian. Ou celle contre "ces connards de journalistes", captée par les caméras de J+1 et adressée la saison dernière à certains consultants.
Si à chaque fois, face à la polémique, Dupraz a présenté ses excuses, il n'a aucune envie de mettre de l'eau das son vin.
"Les affres de la vie me font me calmer de temps à autre mais bon moi, je suis pas consensuel, j'ai pas envie de me calmer, de montrer à la France entière du football que je suis devenu calme. Je m'exprime et tant pis si quelquefois ça heurte. Quand je m'exprime, c'est pas pour être élu. Sinon, je ferais de la politique", lance le Savoyard, qui a fait de ses punchlines l'essence de son personnage médiatique.
"J'admire les entraîneurs qui peuvent rester stoïques sur le banc de touche et les plus forts, c'est ceux qui sont assis stoïques et qui regardent le match en prenant des notes", poursuit-t-il. Samedi, avec lui et Kombouaré, il n'y a aucun risque que cela arrive.