Le club à la tête de maure doit 500.000 euros à la communauté d'agglomération de Bastia (CAB), propriétaire de l'enceinte de 16.000 places située sur la commune de Furiani, a-t-on appris jeudi auprès de la collectivité.
Le Sporting ne devrait ainsi plus jouer sur la pelouse du stade Armand-Cesari, dont le coût d'utilisation serait trop onéreux pour un club amateur. "La CAB devra donc déterminer rapidement les conditions d'utilisation du stade ainsi que sa finalité", a expliqué la communauté d'agglomération.
Depuis sa relégation sportive en L2 en mai, le club a connu une interminable dégringolade. Il a d'abord été rétrogradé administrativement en National 1 (nouveau nom du National, 3e division) par la DNCG, le gendarme financier du football, à cause de ses difficultés budgétaires.
La sanction a été confirmée en appel, puis par un avis du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Mais la DNCG et le Comité exécutif de la Fédération française de football n'ayant pas validé le budget bastiais pour le National 1, le SCB doit finalement évoluer en National 3.
Aujourd'hui, il est même au bord de la disparition, après le renoncement, annoncé jeudi, d'un groupe de dix entrepreneurs corses à sauver l'institution, dont l'un des plus glorieux épisodes aura été le sacre en Coupe de France en 1981.
Les modalités de la location du stade sont fixées par une convention entre la CAB et la Société anonyme sportive professionnelle (SASP) du SC Bastia, qui restera en vigueur jusqu'à un éventuel dépôt de bilan ou liquidation de la Sasp, a précisé le directeur général des services de la CAB, Jean-Michel Ferry.
Passif de 20 millions d'euros
Le SCB ayant perdu son statut professionnel, le dépôt de bilan devant le tribunal de commerce et le placement en liquidation judiciaire sont très probables, en raison d'un passif de plus de 20 millions d'euros.
Le stade Armand-Cesari génère des coûts fixes estimés à 1,5 million d'euros par an, selon la CAB: 5 à 600.000 euros sont destinés à l'entretien de la pelouse, l'éclairage et les assurances, 400.000 euros servent à l'entretien des bâtiments, bureaux, tribunes et toitures, et enfin 500.000 euros servent à payer l'annuité d'emprunt.
La communauté d'agglomération de Bastia doit également faire face à une détérioration de la pelouse, qui semble inutilisable faute d'entretien depuis plusieurs semaines. Jusqu'à présent, la convention bipartite stipule que cet entretien est entièrement à la charge du club.
Face à cette situation, la communauté d'agglomération a saisi le tribunal administratif de Bastia afin de procéder à la désignation d'un expert. Une démarche indispensable, selon la CAB, afin de disposer d’un cadre juridique approprié pour défendre et préserver le stade.
'Manque de volonté'
Outre ses gros problèmes financiers, le SC Bastia s'apprête à vivre une saison très compliquée. La perte du statut professionnel annule en effet tous les contrats des joueurs actuellement engagés par le club corse.
Un groupe de dix entrepreneurs corses dont le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Haute-Corse Jean Dominici, a fait savoir jeudi soir qu'il renonçait à sauver le club, invoquant "le manque de volonté sérieuse de passer la main et l'absence de sincérité des dirigeants sur la situation réelle du club".
"Nous étions prêts (...) à apporter nos compétences et nos moyens, ainsi que 100.000 euros chacun pour renflouer et relancer l'association, la section amateur, avec son palmarès illustre, et nourrir des ambitions rapides de retour à l'élite", ont expliqué les entrepreneurs, dans un communiqué.
"Malheureusement, comme la section professionnelle, la section amateur après un rapide audit s'est avérée dans une situation catastrophique, bien loin des annonces rassurantes, avec près d'un million d'euros de dettes et de pertes, et de la nécessité de financer un plan de restructuration et de licenciements".