"Un peu 'chiant' à vivre", dit le blond buteur de ses trois mois et demi sans marquer. Il s'exprime tranquillement, après son doublé salvateur contre Saint-Étienne (3-0), pour la 17ème journée, enchaîné trois jours plus tard par un but à Rennes, inutile puisque l'Olympique de Marseille est éliminé en 8ème de finale de Coupe de la Ligue (2-2, 4 t.a.b. à 3).
Il devrait reprendre cette place de titulaire en pointe pour un "Olimpico" prometteur, deuxième place en jeu.
Germain n'a pas triomphé, pas plus qu'il n'avait paniqué pendant son interminable disette. Il n'avait pas non plus claqué des bretelles après son triplé dès son premier match de compétition avec le club de son enfance, contre Ostende (5-1) au 3ème tour préliminaire de l'Europa League, au milieu de l'été.
"J'ai toujours gardé confiance", assure le fils de Bruno Germain, finaliste malheureux de la Coupe des champions 1991 avec l'OM. Quand il ne marquait plus, il restait souriant, s'arrêtait en zone mixte pour répondre aux questions de plus en plus inquiètes des journalistes.
"J'ai fait du rab'"
Comment est-il sorti du trou noir ? "J'ai fait du rab" avec les adjoints sur le travail devant le but, même des séances supplémentaires", raconte-t-il.
Quand Clinton Njie puis Kostas Mitroglou jouaient et marquaient, lui se sentait "non pas mis de côté, mais remplaçant".
Avant qu'il ne revienne dans le onze de départ en Ligue 1 à Montpellier, sa dernière titularisation remontait au match raté au Vélodrome contre Rennes (défaite 3-1). Sans lui, "l'équipe a mieux joué, Clinton a marqué, Kostas aussi", constate-t-il.
Sans surprise il évoque "une concurrence saine" avec le Grec et le Camerounais. "Quand l'un joue l'autre espère qu'il va faire un bon match, on arrive à se motiver", assure Germain.
Lui-même assure avoir "senti le soutien du coach, du staff et de (ses) coéquipiers" pendant sa traversée du Gobi. Preuve de son statut dans le groupe, il était le premier tireur de la série de "pénos" à Rennes, mercredi, et il a réussi le sien.
Le public ne l'a jamais lâché
"Je suis content pour Valère, salue Adil Rami. Il y a toujours cru. A l'entraînement, c'est le joueur contre qui je n'aime pas jouer. Il va embêter encore pas mal de défenseurs."
Le public, d'ordinaire si preste pour siffler les buteurs muets, ne l'a jamais lâché non plus et a scandé plusieurs fois son nom lors de son retour au tableau d'affichage contre les Verts.
"Peut-être que les supporters aiment mon état d'esprit, ils voient que je me donnais à fond, pas que pour moi mais aussi pour le collectif", propose Germain comme interprétation.
Pour expliquer son retour comme titulaire, le champion de France en titre, arrivé de Monaco cet été, pense que Rudi Garcia a dû apprécier "mon investissement, ou senti que j'avais besoin d'enchaîner, explique-t-il. Kostas venait de jouer deux matchs d'affilée en championnat, je me suis dit que le coach allait faire tourner un peu. À Montpellier (1-1), contre la meilleure défense du championnat, peut-être que le coach a apprécié mon match..."
"Valère a été performant à Montpellier, même s'il n'a pas marqué", confirme Garcia, qui l'a remis contre Saint-Étienne, avec le succès que l'on sait. S'il marque encore contre Lyon, la faillite des buteurs de l'OM n'aura été qu'une feuille d'automne.